En Éthiopie, Noël est traditionnellement complètement différent du Noël occidental. Appelé Genna ou Lidet chez les Habeshas, et Kollé chez les Oromos, Noël n’est pas centré sur le Père Noël, le sapin de Noël ou sur le don de cadeaux, même si ce dernier peut se pratiquer. Les Éthiopiens ayant conservé le vieux calendrier Julien et n’ayant pas adopté la reconnaissance du 25 décembre comme date de naissance du Christ, ils célèbrent Noël le 7 janvier de notre calendrier. Durant les 40 jours qui précèdent la fête, les croyants ne mangent qu’un repas par jour, en excluant poisson, viande et œufs, puis rompent le jeûne la veille de Noël et se rendent à l’église. Le jour de la fête, ils célèbrent cela avec un repas où les enfants apportent du pain à leurs parents, lesquels leur rendent une bénédiction ou un cadeau simple. Pendant les festivités de Noël a aussi lieu la pratique d’un jeu, semblable à du hockey sur gazon, que l’on appelle Genna du nom de la fête. Selon la légende, c’est à ce jeu que jouaient les bergers de Nazareth lors de l’annonce de la naissance du Christ.
La tradition éthiopienne de Noël a perdu toutefois un peu de renommée ces dernières années face au Noël occidental, qui gagne peu à peu les faveurs des éthiopiens à la culture de plus en plus mondialisée.
Cette fête, comme toutes les célébrations éthiopiennes, est très riche en couleurs. Le clergé est au grand complet et les très nombreux fidèles suivent avec dévotion le déroulement du protocole. Il se dégage de cette cérémonie une grande force qui mérite d’être vécue au moins une fois. Pour tous ces hommes et femmes d’Éthiopie, vous n’êtes plus un touriste mais un des leurs, leur univers étant concentré sur l’instant présent. Participer à cet événement est fascinant.
Calendrier des fêtes religieuses orthodoxes en Éthiopie
NOËL : toujours le 7 janvier de chaque année (messe, chants, danses, selon les églises et les lieux). Messe dans la nuit du 6 au 7 janvier.
ÉPIPHANIE : Chaque année, le 19 janvier, les chrétiens d’Éthiopie célèbrent le baptême du Christ à l’occasion de TIMKAT. Durant cette fête qui se déroule sur trois jours, les prêtres font sortir des églises les célèbres « Tabots », les Tables de la Loi ou autels de bois (ce sont des répliques qui ne sont jamais montrées au public) à l’image de l’Arche d’alliance (anciennement un coffre ouvragé avec sculptures de chérubins). Ils les portent cérémonieusement jusqu’à un lieu défini où il doit y avoir un bassin dont l’au sera bénie par le clergé local. Cette eau sera sacrée. (Axum, Gondar, Lalibela sont les endroits les plus réputés). Le dernier jour, la foule sera bénie par le « pope » local. De grandes messes sont organisées, jour et nuit, suivies de banquets.
PÂQUES : Cette cérémonie consiste en des processions et messes (jour et nuit, chants, danses...) et cérémonies locales diverses.
ENKUTATASH : le 11 septembre, elle marque la nouvelle année éthiopienne, qui est également la fête de la Saint-Jean. Feux de joie, chants et danses sont à l’honneur lors de cette fête du printemps où les enfants dansent dans les rues et distribuent des fleurs et des peintures miniatures.
MASKAL : le 27 septembre est l’autre fête chrétienne, très importante, qui commémore la découverte de la Vraie Croix sur laquelle le Christ fut crucifié. Au centre des places des villes et villages (ou encore en des lieux très spécifiques : place Maskal à Addis Abeba, face aux stèles à Axum), on dresse un immense bûcher (semblable à celui de la Saint-Jean en France et dans certains pays d’Europe), avec une croix visible à l’intérieur. Suite à une très longue et très belle cérémonie, le bûcher sera baptisé, le haut clergé se placera en cercle tout autour, puis le feu sera mis. La foule en liesse ira récupérer des fragments de bois brûlé (comme du charbon) et se badigeonnera des parties du corps ou se fera une croix sur le front. La fête se poursuit en famille à la maison.
